Emmanuelle Haïm et le Concert d’Astrée ouvrent leur saison avec l’Opéra des Opéras, Don Giovanni de Mozart

C’est à l’Opéra de Lille, et pour les 100 ans de ce lieu magnifique, qu’Emmanuelle Haïm et ses musiciens débutent leur saison musicale, qui s’annonce riche et de grande qualité.

24 heures chrono : c’est le temps qui s’écoulera entre la mort du Commandeur, battu en duel par Don Giovanni, et la chute de l’illustre séducteur englouti dans les flammes de l’Enfer. Ignorant sa fin prochaine, ou feignant de l’ignorer, Don Giovanni mène tambour battant sa dernière journée au rythme des conquêtes, des menaces, des tours de passe-passe et des festivités débridées.

Parmi les dizaines d’adaptation dont le mythe de Dom Juan a fait l’objet, personne n’a mieux restitué le sentiment d’urgence que Mozart et Lorenzo Da Ponte. De cette entente parfaite entre le compositeur et le librettiste – c’est leur troisième collaboration – naît l’une des œuvres les plus abouties du répertoire, « l’opéra des opéras » dira Richard Wagner. Hauts en couleur, les protagonistes se croisent, se fuient, s’entrechoquent au fil d’airs iconiques comme celui « du Catalogue », celui « du Champagne », ou encore le tendre duetto « La ci darem la mano » de Don Giovanni et Zerlina.

Rompu à l’opéra mozartien, le Concert d’Astrée aura à cœur de déployer au service de Don Giovanni les ressources qui ont fait sa réputation : vivacité, richesse des coloris et efficacité dramatique.

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Emmanuelle Haïm, cheffe invitée de l’Opernhaus de Zurich

Après Hippolyte et Aricie, Emmanuelle Haïm à la tête de l’Orchestre La Scintilla, retrouve sa complice Jetske Mijnssen pour une nouvelle production de Platée de Jean-Philippe Rameau

Platée

Jean-Philippe Rameau (1706 – 1764)

Livret de Adrien-Joseph Le Valois d’Orville et Balot de Sovo – d’après une pièce de Jacques Autreau

DIRECTION MUSICALE : Emmanuelle Haïm

MISE EN SCENE : Jetske Mijnssen

avec :

Mathias Vidal (Platée), Evan Hughes (Jupiter), Katia Ledous (Junon), Nathan Haller (Mercure) Alasdair Kent (Thespis), Mary Bevan (La Folie),Theo Hoffmann (Momus), Anna El-Khasem (Clarine/Thalie)

Orchestra La Scintilla

Choeur de l’Opernhaus de Zurich, avec la participation de Benoît Hartoin, Chef de chant et le pupitre des hautes-contre du Choeur du Concert d’Astrée.

Les 10, 12,15, 21, 26 décembre 2023 et les 10, 12, 14 janvier 2024 à l’Opernhaus de Zurich.

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Polifemo

Nicola PORPORA (1686 –1768)

Nouvelle production

Opéra National du Rhin en coproduction avec l’Opéra de Lille 5, 7, 9, 10 Février 2024 Opéra de Strasbourg 25 et 27 Février 2024, Théâtre de la Sinne, Mulhouse 10 mars 2024, Théâtre de Colmar

DIRECTION MUSICALE Emmanuelle HAÏM

MISE EN SCENE Bruno RAVELLA

avec

Franco Fagioli (Aci), Madison Nonoa (Galatea), Paul-Antoine Benos Djian (Ulisse), José Coca Loza (Polifemo), Delphine Galou (Calipso), Alysia Hanshaw (Nerea)

Le Concert d’Astrée

En 1734, la compagnie de l’Opera of the Nobility est fondée à Londres dans le but de concurrencer l’empire lyrique de Händel. Pour y parvenir, elle engage des moyens faramineux et fait venir d’Italie Nicola Porpora, compositeur et célèbre professeur de chant, ainsi que l’un de ses élèves les plus prometteurs : le castrat Farinelli. Il en résulte l’une des rivalités les plus excitantes de l’histoire de la musique. L’expérience durera trois ans, jusqu’à « épuisement des réactifs », soit la faillite des compagnies de Händel et Porpora et le départ de l’Italien.

Polifemo, créé en février 1735, est né d’un condensé des mythes qui entourent le fameux cyclope : les amours contrariées d’Acis et Galatée d’une part, la confrontation musclée d’Ulysse et Polyphème d’autre part. Les plus grands noms de l’opéra italien se partagent l’affiche, avec Farinelli dans le rôle d’Acis, Senesino dans celui d’Ulysse, et Cuzzoni dans celui de Galatée.

Poussé à innover, Porpora développe pour eux une virtuosité tout en nuances : celle des grandes envolées pyrotechniques, mais aussi celle de la retenue, du recueillement. Une virtuosité de la sensibilité, en somme. Ce qui, assurément, fait de Polifemo l’un des opéras les plus remarquables de son temps.

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Iphigénie en Aulide / Iphigénie en Tauride

CHRISTOPH WILLIBALD GLUCK (1714-1787)

Nouvelle production du Festival d’Aix en Provence en coproduction avec Greek National OPERA, Opéra National de Paris

3,5,8, 11, 16 juillet

DIRECTION MUSICALE Emmanuelle HAÏM

MISE EN SCENE Dmitri Tcherniakov

avec

IPHIGÉNIE EN AULIDE : Corinne Winters (Iphigénie), Russell Braun (Agamemnon), Véronique Gens (Clytemnestre), Alasdair Kent (Achille), Nicolas Cavallier (Calchas), Soula Parassidis (Diane), Tomasz Kumięga (Patrocle, Arcas)

IPHIGÉNIE EN TAURIDE : Corinne Winters (Iphigénie), Florian Sempey (Oreste), Stanislas de Barbeyrac (Pylade), Alexandre Duhamel (Thoas), Soula Parassidis (Diane), Tomasz Kumięga (Un ministre, un Scythe)

Chœur et Orchestre Le Concert d’Astrée

Dix ans avant la Révolution française, dans un pays en proie aux plus vives polémiques, Gluck bouleverse l’histoire de l’opéra en le hissant à un niveau d’intensité tragique inouï. Assister en une même soirée à ses deux Iphigénie représente une expérience hors normes : c’est entrer au cœur même de la malédiction des Atrides, suivre une destinée exemplaire à travers un cycle de violence sans fin. Comment la victime d’Aulide peut-elle devenir le bourreau de Tauride ? Telle est la question bouleversante dont s’empare Dmitri Tcherniakov, plongeant le spectateur dans la demeure familiale hantée par ses morts et montrant à l’oeuvre un implacable processus de déshumanisation, aux résonances contemporaines sensibles. À la tête du Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm porte à son sommet de puissance expressive ce diptyque haletant, qui laisse chanter l’humanité dans les airs les plus poignants. C’est à l’ardente et lumineuse Corinne Winters, entourée de la fine fleur du chant français, que revient le défi redoutable d’interpréter le double rôle-titre.

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